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Episode 13 : « Ta vie avec » Je ne suis pas assez malade

Episode 13 : « Ta vie avec » Je ne suis pas assez malade

Bienvenue dans « Ta vie avec »

Le podcast où on parle de différence. Aujourd’hui, on parle du fait de ne pas se sentir assez malade avec Céline du compte instagram @celinetheque.

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Retranscription Épisode 13


Bon matin et bienvenue dans Ta vie avec, le podcast où on échange sur nos différences. Je suis Leïla Kadi Louche, coach de vie certifiée et accompagnatrice au changement. On se retrouve pour l’épisode 13 sur “je ne suis pas assez malade” avec Céline.

LKL : Coucou Céline.

C : Coucou.

LKL : Est ce que tu peux te présenter s’il te plait ?

C : Oui. Moi je m’appelle Céline, sur internet on me connait sous le nom de La Célinathèque, c’est l’identité sous laquelle je regroupe tout ce que je fais sur internet, parce que je fais plein de trucs. Et ce que j’aimerai mettre en avant, c’est que je suis coach en projets d’écriture et j’ai lancé une offre qui s’appelle “le cercle des écrivains de demain” pour tous les gens qui veulent se réunir autour de leur pratique d’écriture et évoluer avec ça.

LKL : Super, merci. Aujourd’hui on se retrouve pour parler de “je ne suis pas assez malade”. Parce qu’il y a toute cette population de malades chroniques qui sont handicapés malheureusement, qui ont des difficultés à faire ce qu’ils veulent dans leur vie et puis il y a toute une autre population de gens qui sont malades chroniques, qui souffrent tous les jours mais qui ont la chance de pouvoir faire ce qu’ils veulent mais dont on ne parle jamais qui ne se sentent souvent pas légitimés et donc c’était important pour moi de donner la parole à l’une d’elle. Est ce que tu peux nous expliquer ce que tu as et comment ça s’est passé pour toi ?

C : J’ai réfléchi un peu à tout ça, parce qu’en fait je me suis rendue compte que j’avais encore un autre truc à dire en plus de ce que tu connais. En fait j’ai toujours été malade. C’est à dire qu’un jour à mes sept ans, on a découvert que j’étais allergique aux acariens, à tous les types d’acariens et à un niveau très fort, ce qui fait que le docteur, l’allergologue, a dit à ma mère que je ne serais jamais désensibilisée et que j’allais prendre un traitement à vie, que j’ai toujours là. Donc en fait j’ai toujours connue une vie dans laquelle il y avait des traitements, dans laquelle il y avait des petits arrangements à faire avec la vie pour que moi, ça marche. Donc ça, tout va bien. Et un jour à mes 18 ans, je pars en études supérieures et je commence à développer des douleurs atroces à la hanche. En fait j’étais diagnostiquée de sciatique mais ça revenait tous les 3, 6 mois, un an… Et franchement à cette époque là j’ai tout fait, tous les examens que mon médecin m’a proposé de faire, jusqu’au moment où le diagnostic ça a été “c’est dans votre tête mademoiselle”. Donc ça s’est arrêté là. Mes douleurs à la hanche, ça a commencé à mes 18 ans, aujourd’hui j’en ai 26, ça fait un an et demi, deux ans que je n’ai plus de douleurs récurrentes – enfin ça revient de temps en temps, mais moins qu’à l’époque de mes études supérieures. Pendant la pire année de douleurs à ma hanche, j’ai pris beaucoup de voltarène, donc c’est un anti-inflammatoire et à un moment j’ai commencé à avoir des douleurs aux intestins très intenses, à chaque fois que je mangeais c’était un supplice. Je savais qu’une heure après j’allais avoir tellement mal au ventre que j’allais soit faire des aller-retour aux toilettes, soit être obligée de m’allonger et d’attendre parce que je ne pouvais pas faire quoi que ce soit d’autre. Donc au début je croyais que c’était parce que j’étais anxieuse, j’était une jeune femme avec de petits problèmes dans la tête. Et en fait, ça ne passait pas, c’était de pire en pire, de plus en plus handicapant. J’ai fini par aller voir des médecins. Ma médecin généraliste, qui est vraiment une très bonne accompagnante, m’a envoyée chez une gastro-entérologue. Et la gastro-entérologue commence son discours en disant “mais vous savez, vous les jeunes femmes vous êtes très angoissées, très stressées donc c’est peut être pour ça”. Et je savais qu’il fallait que je bataille alors j’ai emmené ma mère à ce rendez-vous et j’ai fini par avoir une fibroscopie/coloscopie. Et à la suite de cet examen, on a découvert que j’avais des ulcères dans le côlon. Donc pour schématiser, dans mon colon d’un côté, il y a les ulcères et de l’autre côté tu as le fameux terrain irritant qui est propre à Crohn. Et donc je sors de mon anesthésie générale à l’hôpital, j’ai rendez-vous avec la gastro-entérologue qui me dit “je vais faire une biopsie mais je ne sais pas trop ce que vous avez”. Donc je repars avec ça.

LKL : Et ce que tu me disais c’est que le suivi s’est arrêté là.

C : Oui c’est ça. Je retourne la voir ma gastro-entérologue et j’ai un traitement de fond au pentasa mais en gros je sais juste que j’ai des ulcères et un terrain irritant.

LKL : Du coup tu m’as expliqué que ça avait déclenché chez toi de grosses difficultés à s’alimenter ces problèmes de colon. 

C : Tout simplement dès que je mettais quelque chose dans mon ventre, ça voulait dire douleur. Au bout d’un moment ça veut dire qu’à la fac, si tu veux tenir la journée, tu ne fais pas le repas du midi. Parce que du coup il faut tenir. Ou alors le repas du midi tu fais riz, chez toi. Ça d’ailleurs c’est intéressant. Parce que avant que j’aille mal au ventre, je mangeais avec mes amis à la fac, on avait un groupe d’ami très soudé. Et quand j’ai commencé à avoir mal au ventre, je rentrais chez moi le midi pour manger, parce que sinon je ne mangeais pas. Et en fait, ça a surtout eu un impact sur l’alimentation sociale et après, chez moi j’ai réduit les quantités , les types d’aliments que je mangeais. En fait, j’ai tout testé parce que je n’en pouvais plus d’avoir mal, donc je testais tout ce qui éventuellement pouvait ne pas me faire mal et tout le reste je ne mangeais pas. 

LKL : Quelles autres conséquences tes trois maladies, enfin ta douleur chronique à la hanche, tes allergies et ta maladie chronique du côlon, ça a sur ta vie aujourd’hui ?

C : L’allergie elle me crée une sorte d’anxiété à sortir de chez moi parce qu’à partir du moment où je suis dans un environnement que je ne maîtrise pas, ça veut dire que potentiellement je vais faire des crises d’allergies, et pas être bien jusqu’à ce que je retrouve mon environnement. Pour te dire, pour un déplacement professionnel, j’ai hésité à emmener mon oreiller parce que sinon ça voulait dire qu’il fallait que j’emmène une taie d’oreiller pour les oreillers de l’hôtel parce que sinon je fais une crise. Mes douleurs à la hanche, ça a joué aussi pas mal la dessus parce que j’ai un souvenir horrible d’un jour ou j’ai essayé d’aller à pieds à la fac et ou j’ai été obligée de m’arrêter – et il y avait 15 minutes à pieds entre chez moi et la fac – et au milieu du pont qui mène – j’étais à Tours donc il y a des gens qui vont très bien voir où c’est le pont qui mène à la fac François Rabelais – qu’au milieu du pont j’ai été obligée de m’arrêter parce que je boitais tellement, j’ai cru que j’allais m’asseoir par terre et attendre que la mort vienne me chercher ou un truc comme ça. Pareil, j’ai de l’anxiété d’avoir cette douleur là qui se réveille à un moment ou à un autre. Donc j’évite de sortir, si ça implique de marcher beaucoup, ou si ça implique de sortir un jour où la douleur est réveillée, tu ne sais pas trop pourquoi mais elle est là. J’ai tendance à annuler ou à repousser ou à ne pas y aller. Et la maladie du côlon en fait, je ne mange pas à l’extérieur de chez moi. 

LKL : Même le resto ?

C: Ça va mieux maintenant parce que la dernière fois je suis allée à paris voir quelqu’un et j’ai eu moins peur d’avoir mal. Peut être un peu de lâcher prise… Si je ne maîtrise pas ce que je mange, je ne mange pas en fait.

LKL : Je comprends. Du coup ça a quand même beaucoup de conséquences sur ta vie aujourd’hui et pourtant nous quand on s’est rencontrées tu ne dis pas forcément que tu es malade chronique et quand on en a parlé la première fois tu m’as dis “je ne suis pas assez malade, je ne suis pas vraiment malade, je peux travailler, je peux faire des choses”. Elle vient d’où cette pensée ?

C : En fait, je me sens privilégiée par rapport aux gens qui ont des “vraies” maladies. Du fait que moi la seule maladie qui est diagnostiquée c’est mon allergie et honnêtement une allergie aux acariens, ça ne t’empêche pas de mener ta vie. C’est juste que il ne faut pas me demander qu’elle est l’odeur dans la pièce, je n’en sais rien, je n’ai pas d’odorat. Déjà j’ai encore du mal à dire maladie pour parler de ce qui m’arrive à la hanche et au côlon parce que j’ai tellement entendu que c’est moi qui psychologisais ça. “C’est dans votre tête mademoiselle”, ça a un impact. Et ça, et le fait que c’est pas diagnostiqué, je me dis par rapport aux gens qui ont un nom sur leur maladie,je me sens privilégiée parce que si je n’ai pas de nom, ça va, ça passe.

LKL : Ça c’est important. C’est une croyance que beaucoup de gens ont. Et pourtant il y a des gens qui ont des symptômes super grave et c’est pas diagnostiqué donc on les réfère à la psychosomatisation, ce qui peut être vrai dans certains cas, mais la plupart du temps c’est pas ça. Et c’est important de dire que c’est pas parce qu’il y a errance médicale, qu’il n’y a pas de diagnostique que ce n’est pas une vraie maladie et que c’est pas grave en fait. Ce qu’il fait évaluer c’est les conséquences sur la vie à mon sens. Parce que tu peux avoir une maladie très grave, je pense par exemple aux personnes qui sont atteintes du VIH, on est sur quelque chose de moins mortel aujourd’hui, mais probablement qu’ils ont une vie plus normale que la tienne à part la prise de médicaments.

C : C’est vrai, je n’y avais pas pensé à ça. En fait j’ai vraiment cette idée de “il faut être forte” et que puisque je pourrais rester dans la case des gens normaux, il faut que je sois assez forte pour rester dans cette case. 

LKL : Je vois. Et du coup, comment ça se passe avec ton entourage proche ? Est ce qu’ils sont au courant de comment tu souffres , de ce que tu expérimentes ?

C: Oui. En fait j’ai rencontré mon conjoint pile au moment où c’était le plus douloureux pour moi pour la hanche et pile au moment où ma maladie au côlon a commencé à se déclarer. Je ne sais pas comment ça se fait… enfin il est tellement chill avec ce sujet, c’est fou. Il est tellement compréhensif que j’ai l’impression d’être normale à ses yeux et en fait c’est plutôt au niveau de mes parents et de ma soeur que c’est compliqué. Parce que ma mère quand elle est confrontée à ce genre de situation, elle a envie de mettre un coup de poing à la situation et non, on ne se laisse pas aller, on avance. Mais à certains moments j’aurais voulu plus de compassion et de soutien. Alors qu’elle me poussait, parce que c’est sa façon de réagir à ce genre de situations. Mon père il s’est mis des oeillères, “non ma fille elle est tout à fait normale”. Ma soeur elle est dans schéma de comparaison ce qui est assez compliqué. Parce que je pense qu’elle a très peur de vivre ce genre de situation, ce qui fait que pareil, je suis exhortée à être forte pour ne pas que ma soeur voit que la vie est dure. Et en fait le rapport le plus compliqué, ça a été avec ma mère. Parce que je me souviens d’un jour très très précis, où je lève la tête en l’air pour voir un feu d’artifice, et le simple fait du bruit de la détonation du feu d’artifice me déclenche un vertige, et franchement j’allais tomber dans les pommes, je quitte la foule, je vais m’asseoir un peu plus loin. Mon copain m’accompagne. Je m’assois par terre en attendant que le feu d’artifice passe et j’essaie de ne pas tomber dans les pommes. Et ma mère, elle arrive et tu vois sa réaction d’angoisse, ça a été de m’engueuler : “pourquoi t’es partie ? C’est pas si compliqué, il faut que tu te ressaisisses , tu peux pas rester comme ça, il faut que tu fasses quelque chose”. Et aujourd’hui je suis capable de te dire que c’était sa réaction d’angoisse et sa manière de m’aider en quelque sorte, mais a l’époque j’avais 19 ans et si tu veux, entendre ma mère qui ne valide pas le fait que je ne vais pas bien, je l’ai plutôt pris comme “ah ok, la faiblesse, c’est hors de question”.

LKL : Donc en gros les médecins te disent que c’est dans ta tête, ta famille – ce sont des réaction qui leur appartiennent et ce n’est pas un jugement – on des réactions de “il faut se battre quand même, on fait comme si ça n’existait pas”. Du coup il n’y a rien qui t’encourage à reconnaître que tu as des maladies chroniques et des pathologies et des difficultés tous les jours.

C: oui voilà, c’est ça. C’est clair. Et en plus de ça je sais qu’à chaque fois que je sors de mon rendez-vous avec la gastro-entérologue, j’en ai un par an depuis 5 ans, ma mère elle me dit : “alors t’as quoi”. Et en fait c’est toujours la même chose, on ne sait pas. En fait, c’est clairement par rapport à ça que je me suis dit, on passe à autre chose, on avance. Et le discours que j’avais avec les médecins c’était pareil “il faut que ça stoppe” mais les médecins me répondaient “ on ne peut pas faire en sorte que ça s’arrête, on ne sait même pas mettre un nom dessus”. J’avais une espèce d’urgence à mettre ça derrière moi.

LKL : Et ça t’es un peu revenu en pleine figure ?

C : Oh oui, c’est clair. Déjà, on en parlait toutes les deux, je pense que j’ai déclenché cette espèce d’anxiété sociale et d’agoraphobie à cause de tout ça parce que j’ai des souvenirs de souffrance dans les trains, de maux de ventre dans les trains qui me mènent à ma fac, de devoir tenir la journée alors que j’ai mal au ventre … Et me dire “ en fait c’est rien, c’est juste des petites douleurs, c’est pas grave”. Et en fait je me suis tellement pas écoutée, je me suis tellement poussée à bout que maintenant ça fait deux ou trois ans que je m’enferme chez moi et là ça fait depuis mai dernier, que je commence à me dire “il y a peut être quelque chose qui ne va pas”.

LKL : C’est pour ça que je voulais te recevoir, pour montrer que les gens qui ne paraissent pas malade, qui paraissent “”normaux”” (avec des grands guillemets parce que quand on est malade on est normal quand même, si tant est que la normalité existe), il sont peut être pas si pas malades que ça. C’est vraiment, l’errance médicale, un truc qui touche toutes les pathologies et le manque de prise en charge et le manque d’empathie médicale, je pense que ça touche toutes les pathologies aussi. Et c’est très vite fait de se dire “je ne suis pas assez malade pour bénéficier de ça, je ne suis pas assez malade pour aller voir ce type de médecin. Notamment j’ai reçu ton message, mais pas que le tien, pour le groupe de parole – pour ceux qui ne savent pas, je fais un groupe de parole une fois par mois – j’ai reçu cinq messages disant “ah je voulais venir mais je pense que je ne suis pas assez malade”. Et en fait si, à partir du moment que ça a une conséquence sur votre vie que vous ne voulez pas, qui n’est pas en contrôle et que ça vous fait souffrir, vous êtes assez malade. Il n’y a pas de championnat de la souffrance et de la maladie.
Qu’est ce que toi tu voudrais dire à la Céline de 19 ans, qui a des vertiges, qui est super mal a cause du bruit des feux d’artifices, ou toutes les maladies commencent à prendre de l’ampleur dans sa vie ?

C: Olala, tellement de choses. Déjà ce que j’aimerai lui dire c’est : « à partir du moment où tu as l’impression qu’un médecin ne t’aide pas, va voir un autre médecin ». Je sais que c’est difficile parce que je vis dans un département où par exemple il n’y a pas d’allergologue. Donc je n’ai pas le choix, je vais voir celui qui est dans le département le plus proche et je fais une heure de route pour aller chez l’allergologue. Mais en fait c’est pas grave, si celui là ne te vas pas, prends un train, vas voir un allergologue à paris. « Fait confiance à ton intuition un peu plus aussi. Ok tu veux que quelqu’un te guide sur ce chemin que tu es en train de prendre et tu aimerais que ça cesse, mais prends soin de toi d’abord, avant de pousser pour que ça cesse, parce que ça ne cessera pas ».

LKL : C’est un truc que Ornella a dit aussi dans le podcast sur l’errance médicale qui n’est pas encore sorti au moment où on enregistre, mais qui sera sorti. Où elle dit “prenez le temps, c’est pas une course, si vous avez besoin de un, deux ou trois mois de pause dans l’errance médicale, parce que voir un médecin et expliquer son cas ça prend du temps et de l’énergie et ça peut être hyper anxiogène aussi, prenez le temps qu’il vous faut”. 
Tu te situes où sur ton chemin d’acceptation aujourd’hui ?

C: Je l’ai tellement refoulé que si tu veux ça fait – il faut que je compte, j’ai 26 ans, j’ai commencé à être malade à 19, donc ça fait 7 ans de maladie en gros – j’ai passé sur ces sept ans de maladie, j’ai passé trois ans à errer après j’ai passé deux ou trois ans à refouler et là je commence à peine à comprendre que oui, j’ai fais des arrangements dans ma vie et que ça va continuer. Il faut que je fasse des arrangements dans ma vie. Donc franchement par rapport au chemin d’acceptation, je ressent encore tellement de colère et de frustration, que si on se situait sur le chemin du deuil, j’en suis encore au début. 

LKL : Donc tu as passé l’état de choc et tu es à apprendre à vivre avec tout ça et à gérer ces émotions pour après aller vers l’acceptation. 

C: Le choc a duré, deux ou trois ans. C’est pareil, le chemin d’acceptation, il ne faut pas s’étonner si on a de la colère que cinq ans plus tard.
Ce que j’ai aujourd’hui c’est que je suis en colère contre les médecins qui m’ont dit que c’était dans ma tête parce que “mais mec, si c’est dans ma tête, envoie moi chez le psy. D’où tu ne me dis pas d’aller chez le psy, c’est pas normal”. Enfin je veux dire, ça existe les médecins qui traitent la tête. 

LKL : C’est ça. En fait il y a un truc – je le remarque un peu moins au Québec, mais c’est très présent en France – où le médecin va dire que c’est psychosomatique parce qu’il ne sait pas ce que c’est tout simplement. Et des fois il va dire c’est psychosomatique et peut être que ça le sera vraiment. Je ne sais pas si je l’ai déjà dit, il y a des gens qui deviennent aveugle et il n’y a aucun dommage aux yeux et au cerveau. On fera un épisode je pense sur le psychosomatique. Et le psychosomatique, ça se soigne et ça se prend en charge. Notamment par une prise en charge psychologique mais pas que. Avec d’autres professionnels. Les troubles psychosomatiques sont une maladie à part entière, ça ne veut pas dire que c’est inventé, ça ne veut pas dire qu’on fait exprès. Toi pour le coup, tu n’as pas de diagnostique donc on ne peut pas savoir vraiment si c’est ça ou pas. Mais quand c’est réellement psychosomatique, il y a une prise en charge derrière comme une maladie non psychosomatique. C’est pas juste dire que c’est psychosomatique et ça soigne le truc. Je comprends du coup ta colère.
De quoi tu as envie toi, aujourd’hui ?

C: J’ai envie qu’on en parle plus et de manière beaucoup plus ouverte. En fait, on est malades, on a des trucs qui se passent dans notre vie, il y a des gens qui ont d’autres trucs qui se passent dans leur vie, et en fait c’est pas parce que nous c’est de l’ordre de la maladie qu’on ne va pas en parler. On va déranger qui en fait ? On va déranger personne.

LKL : Est ce que au jour d’aujourd’hui tu te sens légitime dans ta maladie ?

C : Je ne sais pas si je me sens légitime dans ma maladie. Parce que tu vois je me dis “en quoi moi je parle de mon côlon alors qu’il y a des gens qui ont crohn”. Mais je me dis que peut être les gens qui ont crohn, d’abord il faut qu’ils se focalisent sur leur santé et que si moi je peux parler de ce que ça fait quand tu as tellement mal au colon et qu’il est tellement gonflé que t’as l’impression que tu vas exploser, à leur place et qu’ils se reconnaissent, et bien ça me va.

LKL : Parce que peut être que les gens qui sont plus malades , ils n’ont pas l’énergie de rendre visible tout ça, de se battre… Et moi c’est souvent ce que je dis aux gens qui viennent me voir et me disent qu’ils ne sont pas assez malades, c’est “mais si tu n’as plus de cuillères, si tu n’as plus d’énergie, que d’autres qui ont un niveau de maladie plus avancé, devient porte parole, fais des choses. Parce que d’autres voudraient peut être faire des choses et n’ont pas l’énergie et le temps parce que les soins ça prend beaucoup de temps aussi”.

C: Et puis moi il y a une BD qui m’a sauvée la vie sur la maladie de crohn. Je n’ai pas la référence désolée. 

LKL : Je l’ai lue aussi, je vois de quoi tu parles.

C: Il faudra que tu mettes le lien dans tes notes.

LKL : oui je mettrai le lien et je suis même là, en train de chercher.

C: Ok vas y, je meuble si tu veux! En fait c’est une BD qui m’a sauvée la vie parce que c’est quelqu’un qui illustre lui sa maladie de crohn et lui comment il la vit à l’hôpital et il y a des moments dans la BD où il fait des dessins abstraits avec des couleurs de ce qu’il ressent comme douleur dans ses intestins. Ah oui! C’est ça, “Carnet de santé foireuse”. Et ces dessins, en fait, j’ai lu cette BD avant la coloscopie et ma fibroscopie et quand je l’ai lue, je me suis dit “ mais purée, en fait je suis légitime parce que je comprends ces dessins”. Ces dessins ça me parle, ça me touche, je comprends exactement pourquoi il a mit du vert à cet endroit de la douleur. Et je me suis dit “ je suis légitime à aller faire la fibroscopie et la coloscopie et même si on me dit que j’ai rien, c’est pas grave, j’ai mal mais donc j’y vais quand même”. C’est pour ça que c’est important pour moi d’en parler, parce qu’en fait il y a des gens qui souffrent et qui si ça se trouve ne se sentent même pas assez légitimes pour aller faire des examens, et ça, ça me tue, c’est hors de question.

LKL : Je comprends. Du coup qu’est ce que tu voudrais leur dire à ces personnes qui souffrent tous les jours, qui doivent faire des adaptations, qui ne peuvent pas manger en dehors mais qui se disent “c’est pas grave, moi je ne suis pas assez malade” ?

C : C’est pas parce que vous avez des choses, que vous devez les dire aux autres et qu’ils doivent les prendre en compte pour comprendre ce qui traverse votre vie, que vous êtes une victime. Vous êtes tout à fait le héros de votre histoire. Et c’est pas parce que le héros de l’histoire, on ne raconte pas ce qu’il mange, parce qu’il a des galères, qu’il ne peut pas continuer sa quête.

LKL : Merci. Est ce que tu peux nous en dire plus sur ton offre de coaching et où peut te contacter dans les médias sociaux, etc. ?

C : Mon offre de coaching c’est une offre mensuelle, de l’ordre de netflix en fait. Tous les mois je prends une thématique différente que je traite en webinaire. Le premier webinaire du mois c’est celui du pourquoi, où j’explique la thématique et pourquoi je l’ai choisie et qu’est ce qui va en découler pendant le mois et après les deux ou trois webinaires qui suivent, c’est le comment. Donc par exemple, la première thématique de mon offre c’est « s’insérer dans le nanowrimo », qui est un challenge d’écriture. Et c’est rigolo parce que je traite le challenge du nanowrimo comme les arrangements à faire dans la vie. Parce que j’exhorte les gens à ne pas se dire je dois faire 50 000 mots en un mois (ce qui est normalement le cas avec le nanowrimo) mais à se dire que c’est comme un marathon. Et dans un marathon, il y a des sas de départ selon à quel temps vous pensez que vous allez faire les 42 km. Là, le Nanowrimo, c’est pareil, tout le monde ne peut pas courir de manière à faire 50 000 mots en un mois. Pourquoi je parlais de ça ?

LKL : Pour faire le lien entre ton offre et les adaptations qu’on doit faire dans la vie.

C: Ah oui. Mois je suis quelqu’un qui ne supporte pas que la norme ce soit ça et que tout le monde doive ressembler à la norme. Et le cercle des écrivains de demain c’est vraiment ça. On brûle les méthodologies d’écriture et on invente celles qui correspondent à nous, les nouveaux écrivains ou aux anciens écrivains qui ne se retrouvent pas dans les manuels qui disent qu’il faut écrire la structure avant de commencer à écrire. Donc c’est vraiment ça.
Et sur les réseaux sociaux, pour me trouver sur intagram c’est @celinetheque parce qu’il y avait quelqu’un qui avait déjà pris « La Celinathèque ». Et sur Facebook c’est « La célinathèque ». Moi ce que je préfère c’est que les gens viennent me parler sur instagram parce que je m’amuse trop a faire des stories et que je parle de tout et rien. Et vraiment si on veut savoir ce que je fais dans la vie il faut aller sur instagram. Et mon offre, si vous tapez “le cercle des écrivains de demain” dans google je suis bien référencée alors vous tombez sur mon offre, et ça c’est beau.

LKL : T’as un podcast aussi …

C: C’est vrai ! Mais en plus le podcast, c’est vraiment encore plus dans l’intimité de moi l’écrivain et de mon développement personnel. Parce que du coup je parle de – trop de sujets, parce que tout ça, ça a aussi un impact sur moi et mes rêves, du coup a un moment j’ai failli laisser tomber l’écriture parce que je me disais “j’y arrive pas, j’ai trop de blocages, il y a trop d’arrangements à faire dans ma vie pour me lancer dans l’écriture, donc je vais laisser tomber l’écriture parce que si je n’arrive pas à m’adapter, c’est que c’est pas fait pour moi”. Et en fait dans ce podcast, je vous explique pourquoi c’est faux et pourquoi tout ça c’est une histoire de développement personnel et de gestion des émotions.

LKL : Et du coup, comme on l’a vu dans le podcast avec Marie sur la créativité pour faire face, l’écriture c’est de la créativité, et ça peut vous faire énormément de bien sur vos douleurs qu’elles soient physiques ou mentales. Donc si vous voulez écrire votre témoignage, votre livre, ou écrire pour vous faire du bien et bien vous pouvez rejoindre Céline.

C : Avec joie !

LKL : Merci d’être venue.

C: De rien, en fait ça me fait vraiment du bien d’en parler, alors je suis contente.

LKL : Merci à toi aussi d’avoir écouté cet épisode jusqu’au bout. Si tu veux être accompagné à accepter ta différence et trouver ta mission de vie, je propose un accompagnement individuel. Si tu as aimé cet épisode, laisse une bonne note sur la plateforme de ton choix ou un commentaire pour m’aider à le faire connaître. Force et amour à toi.


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