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Episode 26 : « Ta vie avec » Accepter son corps

Episode 26 : « Ta vie avec » Accepter son corps

Bienvenue dans « Ta vie avec »

Le podcast où on parle de différences. Aujourd’hui, on parle d’accepter son corps avec Esther Taillifet de Se Sentir Bien.

Tous les liens pour retrouver Esther sont sur son site.

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Retranscription Épisode 26


Bon matin et bienvenue dans Ta vie avec, le podcast où on échange sur nos différences. Je suis Leïla Kadi Louche, coach de vie certifiée et accompagnatrice au changement. On se retrouve pour l’épisode 26 avec Esther Taillifet sur accepter son corps.

LKL : Coucou Esther !

E : Hello Leïla !

LKL : Pour les trois personnes qui ne te connaitraient pas, est ce que tu peux te présenter s’il te plait ?

E : Tout de suite, n’importe quoi. Ça c’est vraiment une remarque de quelqu’un qui interroge quelqu’un qui a plus d’audience qu’elle. Parce que c’est pas vrai, c’est juste pas les mêmes audiences.

LKL : Oui c’est vrai qu’il y a des chances qu’il y ait pas mal de Platipus qui ne te connaissent pas.

E : Ça ne serait pas étonnant. C’était quoi la question ?

LKL : Qui tu es ? Qu’est-ce que tu fais ?

E : Je m’appelle Esther Taillifet, je suis coach en émotion. Je pense qu’il y a plusieurs façon de coacher et la partie qui me botte le plus c’est la partie émotionnelle. Et la grosse majorité des clientes que je suis, je les coache sur la perte de poids. Donc sur le rapport au corps, c’est pas juste de la perte de poids. Ce sont souvent des personnes qui savent exactement quoi manger, comment perdre du poids, quel sport faire, qui sont souvent très informées sur la perte de poids mais qui en pratique n’arrivent pas à appliquer ce qu’elles ont appris. C’est là que va entrer en ligne de jeu le coaching émotionnel pour comprendre pourquoi là, ça parait totalement sur-humain de dire non à un fichu cookie alors que dans ta vie hyper badass t’es capable de faire des trucs bien plus difficiles que dire non à un cookie. Ce sont ces personnes là qu’on aide et tu les connais très bien puisque tu coaches, c’est toi qui les coaches en pratique. 

LKL : Aujourd’hui je t’ai invitée pour parler d’accepter son corps. Tu as souffert d’obésité, et c’est pour ça que tu es extrêmement pertinente à accompagner ces personnes là, et du coup le thème d’accepter son corps c’est quelque chose que tu connais bien. Et la question que je voudrais te poser en premier c’est : « Qu’est-ce que ça veut dire pour toi accepter son corps ? On en parle beaucoup avec le body positivisme. Qu’est-ce que c’est pour toi ? »

E : Pour moi accepter son corps, comme accepter n’importe quoi dans sa vie, c’est le moment où tu arrêtes de négocier avec la circonstance. Pour moi arrêter de négocier avec la circonstance, dans la façon dont on coache chez SSB (« Se Sentir Bien », le nom de mon entreprise), c’est se dire “Ok, le corps que j’ai, c’est celui que j’ai et j’ai pas de raison d’être en lutte contre ça”. Si je suis en lutte dans mon esprit face à ça, je n’accepte juste pas cette réalité. Donc pour moi, accepter son corps c’est juste se dire que ce qui est, est, et c’est tout. Et j’arrête de négocier en me disant que je suis peut-être plus mince ou plus grosse que ce que je suis, ou peut être que ça va changer. Et j’accepte juste d’être dans le moment présent. Je fais une taille 44, je suis petite donc mon obésité c’était une taille 44 ou 46 par moment, et c’est ma réalité. Pour moi, c’est ça accepter son corps. C’est arrêter d’être dans le fantasme et accepter ce qui est. 

LKL : Pour moi l’acceptation ça mène à l’amour. Toi ton corps tu l’avais accepté et tu l’aimais avant d’entamer ta démarche de perte de poids. Comment tu as fait ? Parce que c’est pas facile au départ quand on se trouve dégueulasse. 

E : Moi, j’ai passé de nombreuses années, comme beaucoup de femmes en obésité parce qu’on vit malheureusement dans une société qui est « grossophobe », à le subir comme à peu près tout le monde. Avant de savoir faire autrement, je l’ai subi. Donc, j’ai passé toute mon enfance, toute mon adolescence à lutter contre mon corps. Pourtant à l’adolescence, j’étais pas obèse mais j’étais en lutte avec des régimes, restrictions alimentaires, etc pour garder un poids à peu près correct vis à vis de l’IMC. Et donc, toute ma vie adulte ensuite, j’ai été obèse jusqu’à mes 28 ou 29 ans, même plus que ça parce que j’ai 33 ans et ça va faire 3 ans que je ne suis plus obèse. Donc c’est très récent. Ma réalité c’est celle-ci. Ça me parait tellement loin. Et donc pendant toutes ces années, je me suis détestée. Et en fait, le moment où j’ai décidé d’accepter mon corps, ça a été hyper progressif pour moi. C’est venu avec le féminisme dans ma vie. C’est venu progressivement, en rencontrant d’autres discours, en comprenant en fait que c’était une discrimination, que ça ne m’appartenait pas, enfin voilà, j’ai fait tout un chemin personnel là dessus. Et un jour, je me suis dit “C’est pas possible, ça fait 20 ans que tu te détestes , c’est juste pas possible”. Et j’ai vraiment eu ce raisonnement de me dire “Si ce corps est celui avec lequel je vais passer le reste de ma vie, je veux que ça cesse maintenant en fait”. Et en fait, c’est le moment où j’ai accepté que peut être ça ne changerais jamais alors que les années d’avant, j’étais constamment dans le régime, j’essayais de perdre du poids. Et, c’est là qu’est l’ironie de la chose, c’est à dire qu’au moment où j’ai commencé à perdre du poids, c’est le moment où j’ai arrêté d’essayer d’en perdre. Je l’ai fait consciemment. J’ai essayé d’en perdre après mais c’était plus parce que je me détestait, mais parce que j’avais envie d’être plus moi. Mais j’ai fais tout ce travail d’acceptation en amont. Et la façon dont j’ai fait ça c’est vraiment ce déclic de me dire “Ça va pas être possible d’être comme ça toute ma vie, je refuse que ce soit ma réalité”.

LKL : Ce travail d’accepter son corps tu as dû le refaire ? Je le sais parce que je suis aussi dans une démarche de perte de poids et à chaque morphologie, c’est plus tous les 10kg, ou 5kg, mais il faut le refaire. 

E : Non, je ne dirais pas que c’est un travail d’acceptation de soi mais de réappropriation qui généralement va ensemble. Parce que quand tu ne t’es pas accepté du tout de ta vie, que tu as toujours négocié avec cette circonstance, pour moi ça se manifestait par : je ne me touche pas, je ne me regarde pas dans un miroir, quand j’enfile des vêtements je le fais de manière complètement déconnectée de mon corps, je touche le moins possible mon corps et même limite à une période j’avais du mal à ce que quelqu’un d’autre regarde mon corps. Mon compagnon de l’époque avait du mal à regarder mon corps. Alors que dans la perte de poids je n’ai pas eu de nouveau ce travail à faire de j’accepte cette circonstance et c’est comme ça. J’avais déjà accepté cette circonstance. C’était plus qu’il fallait que mon cerveau suive que ça avait changé. C’est pas j’accepte, c’est plus je me réapproprie et qu’est ce que je vais faire avec, “C’est ça le toucher, la texture, le volume”. C’est vraiment plus ça. Et la démarche elle est la même : “ Si ce corps c’est celui que je vais avoir pour le reste de ma vie, j’ai envie de me sentir bien avec”.

LKL : Ce pour quoi je voulais t’inviter c’est déjà parce qu’il y a beaucoup de personnes qui souffrent d’obésité partout dans le monde, mais aussi parce que ce travail d’acceptation de son corps et de réappropriation de son corps, c’est la même chose qu’on ait des douleurs chroniques, un handicap, une amputation, un changement, peu importe la circonstance qui fait qu’on a cette différence corporelle ou ce changement corporel, le travail est le même. Donc ce que tu dis là, ça va peut être parler à des personnes qui ne sont pas du tout en surpoids mais qui auront une différence sur un autre point. La façon dont on coache et dont tu coaches, c’est vraiment un travail sur les pensées. Comment on passe de “Je suis dégueulasse” à “Je suis canon” alors que ton poids ne change pas ?

E : Alors on n’y passe pas d’un coup. On passe par ce que l’on appelle chez nous des pensées pont. Le but en fait, c’est de se poser la question de quelle émotion j’ai envie de ressentir par rapport à mon corps? Comment j’ai envie de le voir, de le percevoir?  Et de manière générale, quelles émotions j’ai envie de ressentir dans ma journée, comment j’ai envie de me sentir dans mon corps? Et alors se poser la question “ Quelles sont les pensées qu’il me faudrait pour créer cette émotion là?”. Moi dans les émotions qui me plaisent le plus dans ma vie il y a l’enthousiasme, le fait de se sentir « badass » (je sais que c’est pas une émotion, c’est Brooke Castillo qui m’a donné l’autorisation de faire ça parce qu’elle le fait pour elle donc je me suis dit que j’allais le faire pour moi), me sentir invisible en fait, me sentir puissante, la joie (qui va beaucoup te parler). Et je me suis demandée quelles pensées je devais avoir face à mon corps pour me sentir comme ça. Et d’en créer, j’appelle ça se créer une identité autour de ça, de se dire qu’est ce qu’il faudrait que je pense. Et donc les pensées que j’ai aujourd’hui, c’est “Mon corps il est hyper fonctionnel, il est trop beau”. Il est à la fois fonction mais je le trouve beau. Quand je le vois dans une glace, je me dis que j’ai vachement de chance. Mes poignets, mes doigts ils sont vachement jolis, mes chevilles mes genoux ils sont beaux , je pense aussi à la forme de mon ventre et je trouve ça beau. Je me dis que j’ai de la chance. Je crée de la gratitude, je crée de l’enthousiasme, ça va plutôt être “C’est trop bien, je vais pouvoir mettre ça, tel vêtement”, ça va être beaucoup tout ce que je vais pouvoir faire dans le futur avec mon corps qui me crée de l’enthousiasme, et la gratitude ça va être “Je peux marcher, j’ai des douleurs nulle part” parce que quand t’as été en obésité tu connais les douleurs au quotidien. J’ai créé ça. Mais avant d’en arriver là, aujourd’hui je peux me dire que j’aime la forme de mon ventre, mais je sais que l’une des raisons qui fait que je peux me le dire et le croire sincèrement, c’est parce que j’ai 30kg de moins. Avant je n’aimais pas la forme de mon ventre et je n’aurais pas pu me regarder en disant “J’aime la forme de mon ventre”. Je suis passée par des pensées intermédiaires en me demandant ce que j’avais envie d’aimer à propos de ce corps. Et je me souviens d’un exercice que j’avais donné sur ma chaîne et qui consiste à se regarder dans une glace de la tête aux pieds et de se dire ce qu’on aime à propos de chaque partie de son corps. Et c’est vraiment comme ça que j’ai fais ce travail, avec ces pensées là. Et c’est une façon facile de créer de nouvelles pensées à propos de son corps. Au début, je l’ai fait une semaine tous les jours. Je voulais garder ce rythme mais j’ai pas réussi mais j’ai continué à le faire de manière ponctuelle et régulière, je le notais surtout. Et j’ai pu voir que mes pensées évoluaient. Au début pour mon ventre, à part dire “c’est chouette il y a mes intestins dedans et c’est vachement utile”, je n’arrivais pas a dire grand chose de positif par rapport à mon ventre, et de dire quelque chose de différent de la fois d’avant, je relisais ce que j’avais écrit et je voyais le chemin parcouru. Parce que quand tu fais cet exercice à un mois d’intervalle et que tu es activement en train de créer des pensées positives par rapport à ton corps, tu vois que ça évolue. Il y a encore des zones de mon corps sur lesquelles j’ai des pensées beaucoup moins positives que le reste. Du coup les bras, ce sont toujours des pensées fonctionnelles ou qui créent de l’amusement “Tiens mais c’est rigolo cette peau qui pend” ou de la gratitude parce que c’est ce qui me reste de ce chemin qui a vraiment existé.

LKL : C’est vrai que la première émotion qu’on va essayer de générer c’est de la neutralité. Passer de la colère, l’injustice ou le dégoût à de la neutralité. L’obésité c’est quelque chose qu’on peut inverser, on peut perdre du poids, mais selon la différence c’est pas toujours le cas, mais on peut au moins générer de la neutralité par rapport à ça, comme on peut changer ses pensées.

E : J’ai pas pensé à le dire parce que moi, avec l’obésité, je suis assez vite passée sur des pensées positives ou de l’amusement, ou de la joie ou des choses comme ça parce que ça m’était accessible. Mais il y a d’autres domaines de ma vie ou je fais comme tu dis, c’est à dire passer par la neutralité. Et c’est vrai que pour ton audience, passer par juste les faits, et je l’ai fait pour certaines parties de mon corps “c’est un ventre, c’est une peau”, et penser activement la circonstance. 

LKL : Pour toutes les personnes qui nous écoutent, à qui ça parait tellement loin d’aimer son corps, on n’en parle même pas, mais d’accepter leur circonstance, qu’est-ce que tu voudrais leur dire ?

E : Je crois que je voudrais leur dire que ce qu’ils ressentent maintenant déjà je le comprends,  parce que j’ai été à cette place là pendant longtemps. Je refusais l’acceptation parce que je pensais qu’accepter, c’était refuser de changer un jour. Et je savais déjà depuis longtemps que ce corps n’était pas le corps avec lequel je voulais vieillir en tout cas, je ne me le souhaitais pas, je ne le voyais pas comme une marque d’amour de moi même. Déjà vous dire qu’accepter ne veut pas dire renoncer à changer. Vous pouvez accepter ce qui est, voire aimer ce qui est et quand même décider de le changer. C’est le premier truc que je voudrais dire : je comprends et c’est pas incompatible avec le fait de changer.
Et ce que je veux dire aussi c’est que ce que vous ressentez là n’est pas forcément ce que vous allez ressentir demain ou dans un mois ou dans un an. Et avec de la persévérance, et je sais que c’est dur à entendre quand on est dedans parce qu’on ne le voit pas, mais je vous promet que c’est possible. C’est une question de temps et on ne peut rien faire d’autre que persévérer. Enfin, moi je ne connais pas d’autre manière de créer quelque chose de beau dans sa vie que de continuer tant qu’on n’a pas réussi, de pas abandonner mais juste continuer et reprendre où on en est. Donc, j’ai envie de vous dire, ok aujourd’hui vous n’avez pas réussi à vous dire de belles choses par rapport à votre corps, et bien ce n’est pas grave, on recommence demain. Et si demain on n’y arrive pas, on recommence après demain. De toute façon, c’est quoi l’alternative ? Je ne connais pas d’autre façon de faire que de recommencer jusqu’à ce qu’on ai trouvé la façon de faire. Donc écoutez des podcasts, trouvez la personne qui va peut être avoir le mot juste pour vous à un moment donné, reconsommez des contenus qui vous ont fait du bien à un moment donné et que vous allez entendre autrement aujourd’hui, juste vous laisser le droit de recommencer et de ne pas décider trop vite que ce n’est pas pour vous, que ça ne marche pas, de vous laisser le droit de persévérer et de grandir. 

LKL : Moi ça me parle beaucoup. Et ça ce n’est pas que pour la perte de poids. Quand je vous dit les douleurs, le handicap, vous pouvez un jour l’accepter et passer au dessus, c’est ça. C’est persévérer et continuer. Et accepter, ce n’est pas valider. C’est pas dire ok, reste avec moi toute ma vie, c’est dire ok, à l’instant présent c’est ce qu’il y a.

E : C’est ça en fait. Ça ne veut pas dire que tu ne pourras pas le changer. Tu seras d’ailleurs beaucoup plus apte à le changer si tu l’as accepté. Vraiment, si on résiste à un truc on va juste se le prendre en pleine figure. L’exemple c’est cette balle de tennis que t’as dans la main et que tu lances parce que tu ne la veux pas sauf que tu n’as pas vu qu’il y avait un mur et tu te la reprends encore plus fort. Alors que si tu prends le temps d’analyser la situation et de comprendre que si tu la fait rouler par terre, tu ne vas pas la reprendre dans le visage. Ça demande un point de recul et d’accepter à un moment d’avoir une balle de tennis dans la main. Et là, il y a vraiment ça, ce truc de se dire, à un moment donné il va falloir que j’accepte la situation qui est là parce que sinon je ne vais même pas pouvoir amorcer un changement. 

LKL : C’est exactement ça. Merci beaucoup en tout cas Esther d’être venue, on te retrouve où si on veut consommer tes contenus, en savoir plus, se faire coacher ?

E : Le mieux c’est d’aller sur sesentirbien.coach, le site internet où il y a tout, le lien du podcast, de la chaine youtube, des coachings, et sinon je suis partout sur les réseaux sociaux @esthertaillifet.

LKL : Merci beaucoup.

E : Merci à toi, salut.

Merci d’avoir écouté cet épisode jusqu’au bout. Si tu veux être accompagné.e à accepter ta différence et trouver ta mission de vie, je propose un accompagnement individuel. Si tu as aimé cet épisode, laisse une bonne note ou un commentaire sur la plateforme de ton choix et abonne toi. Force et amour à toi. 


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